La foire aux vins 2018 et moi…

Temps fort de l’année pour la vente de vins, c’est la ruée vers les rayons en vue de remplir sa cave pour l’hiver. Comme beaucoup je pense (tous ceux à qui on n’a pas appris à fréquenter les cavistes), mes premiers achats ont eu lieu en grande distribution, et encore plus lors des foires aux vins. Tous les hypermarchés et supermarchés s’y mettent mais également les chaînes de cavistes et éventuellement quelques cavistes indépendants.

Au final, pour ma part, beaucoup de bouteilles posées sur le tapis roulant pour quelle satisfaction ? Eh bien, limitée. Heureusement, je prenais le parti lors de mes premiers achats de ne prendre qu’une bouteille de chaque référence, de la goûter et éventuellement de racheter une même référence l’année suivante dans le même millésime ou non. Au final, dans la plupart des régions viticoles, très peu de vins en grande distribution m’ont offert un soupçon d’émotion, et c’est tout de même ce que l’on recherche, non ? Vins consensuels, sans relief, je ne compte plus mes déceptions après ces quelques vagues d’achat.

Mais beaucoup de papiers mettent en évidence une progression de l’offre cette année, donc je vais m’y risquer mais avec parcimonie. Il faut dire aussi qu’au vu des catalogues, les différences de prix d’une appellation entre le prix GD et le prix caviste varient souvent du simple au double/triple voire plus. Alors parle-t-on des mêmes vins ? Tellement de choses peuvent intervenir dans le prix final d’une bouteille, travail à la vigne, vendanges manuelles ou mécaniques, élaboration de micro-cuvées avec cuverie ou chai adaptés etc…

Les régions où il est le plus difficile de faire de bonnes affaires :
– La Bourgogne :
Les vins sont tellement recherchés que les jolis domaines n’ont pas besoin de baisser leurs prix pour les vendre en grande distribution. La vente aux particuliers, aux cavistes ou à l’export leur permettent de mieux valoriser leurs vins et d’échanger avec leurs clients. C’est la région pour laquelle j’ai eu le plus de déceptions concernant mes achats. Les grandes maisons de négoce (Louis Jadot / Louis Latour) sont plutôt absentes de ces foires aux vins sauf peut-être chez Monoprix.
Il existe toujours quelques exceptions comme le vigneron David Duband qui a élaboré une cuvée Hautes-Côtes de Beaune 2016 vendue par système U.

– La champagne :
Seules quelques grandes maisons décident de faire des offres canons au point de parfois dévaloriser l’image du champagne, les conditions de vente sont trop difficiles pour qu’un vigneron indépendant puisse vendre ses champagnes en grande distribution, il préférera mille fois la vente à la propriété ou chez les cavistes. Seules solutions, aller chez son caviste du coin ou venir faire ses emplettes en Champagne.
Parmi les exceptions, le domaine Baron-Fuenté qui propose de jolis champagnes propose ses bouteilles à 15€ chez Cora à Reims.

– La vallée du Rhône, outre quelques grandes et belles maisons de négoces (Jean-Luc Colombo, Guigal) pouvant proposer de beaux produits haut de gamme, la vallée du Rhône compte quelques très grands noms en appellation Crozes-Hermitage, Saint-Joseph ou encore Cornas, dont la grande majorité ne sera jamais dans les linéaires car encore, leurs vins sont suffisamment recherchés pour être vendus par d’autres biais et mieux valorisés.

La région où l’amateur peut de se faire plaisir (toujours selon moi):
– Il s’agit de la région de Bordeaux, pourquoi, car les volumes des propriétés sont souvent importants, l’offre de cette région est pléthorique et que le seul réseau des cavistes, restaurateurs et importateurs ne suffit pas toujours à vendre l’ensemble de la production. Autre point positif, le prix est souvent intéressant, surtout parmi les grands crus ou crus classés. Néanmoins, de mon point de vue, il faut privilégier les millésimes récents, car on ne sait pas comment ont été stockés les millésimes plus anciens. Les derniers millésimes 2015/2016 ont tous deux des profils peut-être différents mais très qualitatifs. La région de Bordeaux, pour ceux qui ont la chance d’avoir une cave, permet de faire des achats de bouteilles qui pourront être sorties 10, 20 ou 30 ans plus tard. Pour moi, 2016 est l’année de naissance de mon petit dernier, je vais donc essayer de m’emparer de quelques crus classés de ce millésime.

Les pistes pour vos achats :
J’ai pour ma part acheté les 3 magazines suivant, je suis content des trois car outre les articles sur les foires aux vins, ils comportent plein d’autres articles intéressants. Par contre, il faut savoir que ces magazines intègrent dans leur sélection de plus en plus de sites Internet, ce qui ne me semble pas correspondre à l’esprit foire aux vins.

– Le Point Spécial vins du jeudi 6 septembre qui présente les bonnes affaires à faire dans chaque enseigne, le tableau est très complet et bien présenté. En plus, le supplément vins comporte également une présentation de 13 appellations « au top », très propice à mieux connaître ces appellations. Les vins sont sélectionnés par Jacques Dupont et Olivier Bompas.
– La Revue de France Spécial « foires aux vins » propose une sélection de bonnes affaires par enseigne et ensuite par magasin, il faudra donc vérifier que vous possédez un magasin sélectionné à proximité de chez vous. Par ailleurs, un article sur la dégustation des Bordeaux dans les millésimes 2015 et 2016 peut être fort utile pour vos futurs achats.
– En Magnum, le magazine de Bettane et Dessauve met aussi de nombreuses bouteilles en avant dans différentes enseignes de grande distribution.

A lire aussi :
Petit billet qui met en avant pourquoi certains cavistes ne font pas de foires aux vins :
http://lelieuduvin.over-blog.com/2014/09/sur-le-commerce-et-le-plaisir.html

Je compléterai cet article dans quelques semaines à l’issue des foires aux vins pour vous présenter mes achats.

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